Prête à tout quitter, pour partir voyager et oser l'inconnu
- marionlenoircontac
- 25 juil. 2024
- 4 min de lecture
Partir voyager, c’était ma seule certitude. Je voulais découvrir le monde, d’autres vies, d’autres cultures, loin de tout ce que je connaissais.Tout quitter pour oser l'inconnu.
Un matin, en réalisant que la vie que je menais ne me convenait plus et, pire encore, me rendait malheureuse, j'ai décidé de tout quitter. Pas du jour au lendemain, l’administration et la vie ne permettent pas ce genre de folie si facilement à moins d'être à la tête d'un réseau de narcotrafiquants. Mais en six mois, j’étais prête. Du jour où j'ai pris la décision de partir jusqu'au moment où j’étais dans l’avion en direction de Saint-Pétersbourg, six mois s’étaient écoulés.

photo par Marion Lenoir
Les préparatifs essentiels avant d'être prête à tout quitter, pour partir voyager et oser l’inconnu
La liste des pays, je l’avais en tête depuis des années, donc créer mon itinéraire a été facile. L’argent, je l’avais mis de côté grâce à un emploi bien rémunéré et à une épargne destinée à un projet futur dont je n’avais pas encore défini les contours. Quant aux obligations, elles étaient rares. J’étais en colocation, sans enfants, sans copain, sans mari, sans chien, sans chat, ni poisson rouge.
La partie administrative a été la plus compliquée. On ne part pas comme ça sur un coup de tête. Pour beaucoup de pays, il me fallait un visa, plus ou moins difficile à obtenir. Il a donc fallu courir d’ambassade en ambassade, sachant que la plupart des visas n’ont une validité que de trois mois. Pour les pays nécessitant un visa et que je traverserais après avoir quitté la France depuis plus de trois mois, je devrais les demander sur place.
La seconde grosse partie a été les rendez-vous médicaux. Quand tu pars aussi longtemps, un check-up complet est nécessaire, parce que crois-moi, tu n’as pas envie qu’on t’arrache une dent au fin fond du Népal. Il a aussi fallu faire de nombreux vaccins, pour les pays les exigeant et pour d’autres où il est fortement recommandé d’en faire.
Pour mes biens, meubles et voiture, la plupart ont été vendus et le reste stocké chez des amis.
Ensuite, il a fallu s’occuper des billets d’avion. J’ai opté pour un pompeux billet “tour du monde” (oui, ça existe !), avec quelques conditions pas trop contraignantes : passer par au moins trois continents, traverser au moins dix pays, et voyager au maximum un an. Cette dernière contrainte me dérangeait un peu. Moi qui fuyais un monde de délais, me voilà encore avec une deadline. Un an, pas plus. Mais cela rassurait mon entourage et les billets étaient beaucoup moins chers, car la plupart du temps, il aurait fallu que je prenne les billets au dernier moment et sur place (pas toujours d’accès internet dans certaines régions, c’est le jeu ma pauvre Lucette !). J'ai donc accepté cette contrainte de temps.
Le début de mon voyage : quitter tout pour oser l'inconnu à Saint-Pétersbourg
Nous voilà donc le 4 août 2019, prête à tout quitter, pour partir voyager et oser l'inconnu. À cinq heures du matin, mes amis m’ont déposée à Orly (ça pique !), prête à embarquer avec ce qui allait être mon compagnon pour les mois à venir : mon sac à dos de 50 litres et rien d’autre. Ma vie tenait dans 50 litres, sans place pour le superflu (et adieu au confort, soyons honnête).
Le voyage a commencé fort : mon avion avait du retard et on m’a laissé présager que je n’aurais pas ma correspondance à Helsinki pour Saint-Pétersbourg. Mon voyage a donc commencé par la Finlande, où j’ai passé 10 heures à Helsinki. Ce voyage s’annonçait déjà plein de surprises et d’imprévus.
Je finis par avoir un autre avion qui m’emmène à Moscou, pour prendre ensuite un vol en direction de Saint-Pétersbourg. Après 24 heures sans sommeil, j’arrive enfin sur le sol russe. Je monte dans le premier taxi, montrant l’adresse de ma destination au chauffeur. Plus proche d’un pilote de rallye que d’un chauffeur de taxi, je serre les dents sur la banquette arrière. J’arrive en un temps record à l’adresse indiquée, mais ce n'est pas celle de mon auberge. Le chauffeur m’a déposé au mauvais endroit, mais je ne m’en rends compte qu’après qu’il soit parti. Je me retrouve donc là, errant avec mon sac à dos, à 3 heures du matin, à l’autre bout du monde.
Une petite montée d’angoisse me prend, mais je tombe sur des jeunes qui acceptent de m’aider. Problème : la barrière de la langue. Ils ne parlent pas un mot d’anglais, et même sous la torture, j’aurais du mal à parler russe. Après des échanges laborieux via des traducteurs de téléphone, nous finissons par nous comprendre. Ils m'accompagnent jusqu’au pied de mon auberge, appelant même la réception pour qu’on vienne me chercher et que je puisse entrer en toute sécurité.
Après 3 heures du matin bien passées, je m’effondre enfin sur mon lit. Cette première journée restera gravée dans ma mémoire, annonçant ainsi le ton du voyage à venir.
Leçons de voyage : ce que j'ai appris en osant l'inconnu
Pendant cette aventure, j'ai parcouru un vaste éventail de pays, de cultures et de modes de vie, traversant la Russie, la Mongolie, le Népal, la Chine (uniquement Hong Kong), l’Inde, le Vietnam et le Japon. J'ai sillonné ces contrées en utilisant divers moyens de transport : avions, trains couchettes, bus, tramways, taxis, motos-taxis, jeeps et scooters.
Mon rôle de voyageuse était multifacette : touriste arpentant les rues avec mon appareil photo à la main, guide touristique dans une haveli en Inde, professeur d’anglais dans une maternelle au Vietnam, agricultrice dans une ferme au Népal. J'ai expérimenté différents types d'hébergement, dormant tantôt dans des trains et des bus en mouvement, des auberges et des hôtels, des capsules futuristes et chez l'habitant.
Malheureusement, mon périple a été écourté après huit mois de voyages. Le 20 février 2020, les autorités japonaises ont exigé le départ des étrangers, et la France a appelé ses ressortissants à regagner le pays alors que le COVID-19 prenait de l'ampleur, plongeant le monde dans le confinement.
Si l’article t’as plu, je pourrais te partager des articles sur chaque pays que j’ai traversé
© Photographie par Marion Lenoir
On veut la suite des aventures sur place ! Anecdote sur le Vietnam, la Mongolie ou le Népal ?