Limites physiques et psychologiques dans la pratique du yoga
- marionlenoircontac
- 8 juin 2024
- 4 min de lecture
Le yoga s'affirme indéniablement comme une pratique sportive, quelles que soient les opinions divergentes à ce sujet. Il est donc parfaitement naturel de faire face à des limites physiques et psychologiques dans la pratique du yoga, et d'éventuellement ne jamais parvenir à exécuter certaines postures
Personnellement, je fais partie de ces cas, et cela ne m'a nullement empêché de devenir professeur de yoga.

Le yoga : une discipline exigeante sur le plan physique et psychologique
Traditionnellement, le yoga, avec ses asanas tels que nous les connaissons, s'adressait principalement à des jeunes hommes, dont les corps étaient considérés comme "malléables". En effet, jusqu'à l'âge de 18 ans, les os du squelette conservent une certaine souplesse, nous rendant théoriquement plus flexibles et donc aptes aux grandes acrobaties ou à coller notre pied derrière l'oreille.
Au-delà de cette date limite, notre squelette est officiellement formé et donc rigide. En fonction de sa structure et de l'exercice qui lui a été imposé jusque-là, il nous permettra ou non d'adopter des positions dignes du Cirque du Soleil.
Pratique du yoga VS la réalité du yoga sur instagram
Un conseil précieux : ne te fie pas trop aux célèbres instagrameuses de cette discipline, souvent d'anciennes gymnastes ou danseuses ayant travaillé intensément leur corps dès leur plus jeune âge, facilitant ainsi leur approche du yoga.
Si, comme moi, tu n'as jamais eu une grande affinité avec la danse, si tu as toujours préféré les sports axés sur le cardio et la force, et si tu as négligé les activités nécessitant coordination, équilibre, souplesse, amplitude et mobilité du corps, le yoga ne sera pas une promenade de santé.
Cependant, cela ne signifie pas que c'est irrémédiablement terminé pour toi, mais il est certain que tu auras probablement plus de mal que Blondie et ses 10 ans de gymnastique rythmique à côté de toi.
La récompense de l'effort
La route peut sembler un peu longue parfois, mais crois-moi, lorsque, après des mois d'efforts, tu parviens enfin à réaliser une posture, la joie qui en découle est tout simplement immense.
N'abandonne pas. En général, les disciplines sportives exigent patience et discipline.
Mon Expérience : Limites physiques et psychologiques dans la pratique du yoga
Les limites du corps sont bien présentes et définitives chez moi. Une pratique intensive de l’athlétisme et des sports à impacts ont eu raison de mes disques lombaires L4 et L5.
La sentence est irrévocable, la course à pied m’est interdite désormais et certaines postures de yoga ne sont pas recommandées, si je ne veux pas déclencher des crises.
Limites physiques : Accepter et adapter sa pratique du yoga
Triste mais en même temps, est-ce que cela est si grave ? Est-ce que ce n’est pas un juste retour des choses ? Et justement une façon saine d’aborder la pratique sportive et donc le yoga.
Cette limite physique m’a permis de savoir que mon enseignement ne serait pas dans la recherche de prouesse, mais justement dans l’adaptation de la pratique par rapport à son propre corps.
Au-delà du travail physique, le yoga te demandera également de travailler mentalement. La peur de tomber, de se blesser, intervient souvent lorsque l'on souhaite explorer davantage le yoga. Les postures en arrière, les inversions, peuvent susciter des réactions chez certains, donnant lieu à la fameuse exclamation "J'ai mal au dos rien qu'en la regardant faire".
Limites psychologiques : Surmonter ses peurs
Ces barrières mentales ont été pour moi les plus difficiles à surmonter et se sont avérées être un véritable frein dans ma pratique. La peur, irrationnelle par nature, peut parfois rendre difficile le fait de s'y confronter.
Cependant, en tâtonnant petit à petit, en apprenant à tomber correctement et en expérimentant, on arrive peu à peu à sortir de cette bulle dans laquelle on s’emprisonne par peur de se blesser ou de ne pas avoir les capacités d’y arriver.
Apprendre à chuter, la clé pour se surmonter ses limites
Le déclic a été dans la chute pour moi. J’avais peur des inversions. J’imaginais 20 fois comment j’allais tomber avant même de m'être lancé dans la posture.
Alors j’ai appris pas à pas, avec un mur d’abord pour me rassurer, en essayant de faire le vide pour ne penser qu’à la posture et à rien d’autre, en entraînant mon corps pour me rassurer sur mes capacités physiques, et enfin en apprenant à chuter.
On ne prévoit pas toujours la chute me direz-vous, mais l’avantage du yoga c’est que c’est une pratique plutôt lente et exécutée avec contrôle, donc on a le temps de se voir tomber. De sentir quand on ne tient plus et donc de se préparer correctement à la chute.
Un parcours unique dans sa pratique du yoga
Alors que nous nous aventurons dans des postures parfois élaborées et exigeantes physiquement, rappelons-nous que notre parcours dans le yoga est unique. Il peut être marqué par des hauts et des bas, des défis et des réussites, tout en restant ancré dans la recherche personnelle de bien-être et d'équilibre, plutôt que dans la quête d'une performance.
© Photographie par le Studio Chloé Coislier
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